2024-2025 : Une année charnière pour l'industrie bancaire et l'IA

L’année 2024 a marqué un tournant pour le secteur bancaire et financier, confronté à des défis majeurs :ralentissement économique mondial, inflation persistante, hausse des taux d’intérêt et tensions géopolitiques. Face à ces turbulences, l’intelligence artificielle (IA) s’est imposé comme un levier stratégique, permettant aux institutions de s’adapter à un environnement en mutation constante.
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Le marché mondial de l’IA, évalué à 136 milliards de dollars en 2024 (Business Research Insights, 2025), connaît une croissance fulgurante et devrait atteindre 1,81 trillion de dollars d’ici 2030, soit une progression de plus de 850 % en moins d’une décennie (Grand View Research, 2025). Cette expansion est portée par une adoption massive dans des secteurs clés tels que la finance, la santé et l’industrie, ainsi que par des avancées majeures en deep learning, traitement du langage naturel (NLP) et infrastructures technologiques innovantes.
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Dans ce contexte, l’IA est aujourd’hui l’un des cinq secteurs d’investissement les plus prometteurs pour 2025 (Forbes, 2025), aux côtés des énergies propres, des technologies de la santé, de la cybersécurité et de la fabrication avancée. Son adoption rapide dans des industries stratégiques renforce son attractivité, tandis que son taux de croissance annuel estimé à 35-40 % (PwC, 2025) dépasse largement celui de la cybersécurité (12-15 %) et de l’énergie propre (~10 %).
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Si l’IA reste encore un marché plus modeste en taille (136 milliards $ en 2024) par rapport à des secteurs comme la santé (10 300 milliards $) et l’énergie (7 000 milliards $) (OMS, 2024), son potentiel économique est colossal. En effet, les technologies basées sur l’IA pourraient générer 15 700 milliards de dollars d’impact économique d’ici 2030 (PwC, 2025), surpassant de nombreux secteurs traditionnels en valeur ajoutée. Enfin, les grands acteurs du marché, tels que NVIDIA, Microsoft et Palantir, consolident leur position grâce à des avancées technologiques et des acquisitions stratégiques (Forbes, 2025), faisant de l’IA un moteur incontournable de la transformation économique mondiale.

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Revolut, la banque en ligne qui dessert plus de 35 millions de clients dans le monde, innove avec une fonctionnalité avancée de détection des escroqueries, basée sur l’IA. Cette technologie utilise un apprentissage automatique de pointe pour identifier les transactions suspectes, bloquer les paiements à risque, et guider les clients à travers des étapes de vérification pour éviter les fraudes.
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Depuis son lancement, cette fonctionnalité a permis de réduire de 30 % les pertes liées aux escroqueries à la carte bancaire, tout en maintenant la liberté des clients d'effectuer des paiements légitimes. En 2023, 59 % des pertes liées aux escroqueries APP (Authorised Push Payment) provenaient d'arnaques à l’investissement, mais Revolut prouve qu'une IA bien conçue peut renverser la tendance, protégeant efficacement les finances des utilisateurs.

L’IA ne se limite pas à la sécurité. Dans la banque d’investissement, elle permet de prédire les tendances du marché et de détecter des anomalies comme les fraudes ou les erreurs humaines. En matière de conformité, elle simplifie la gestion des réglementations complexes, comme MiFID II ou EMIR, en automatisant le reporting et en détectant les écarts, économisant ainsi temps et ressources pour les institutions.
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L’intégration de l’intelligence générale artificielle (AGI) pousse encore plus loin ces avancées. En exploitant des algorithmes intelligents capables d’analyser de vastes volumes de données en temps réel — articles de presse, flux sociaux ou données historiques — l’AGI identifie des tendances de marché, des opportunités et des anomalies avec une précision sans précédent. Elle offre ainsi aux investisseurs un avantage concurrentiel significatif et optimise les processus réglementaires, en automatisant le suivi et la gestion des normes complexes.
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Les robo-advisors, autre exemple d’IA appliquée, complètent ce tableau en proposant des recommandations financières automatisées et personnalisées, adaptées au profil de chaque client. Ces outils, tout comme l’AGI, réduisent les biais humains, accélèrent les prises de décisions et augmentent la satisfaction client.

En combinant innovation technologique et optimisation des processus, l’IA et l’AGI redéfinissent les standards de performance et de conformité dans la finance. Toutefois, ces progrès s’accompagnent d’enjeux éthiques et réglementaires qui nécessitent une attention particulière pour garantir une adoption responsable.

L’Europe joue un rôle crucial dans la révolution technologique mondiale, mais elle est confrontée à des défis majeurs. Malgré une estimation globale du marché de l’intelligence artificielle à 190 milliards de dollars en 2025 et une projection atteignant 1,81 trillion de dollars d’ici 2030 (source : Statista, 2025 ; Grand View Research, 2025), le continent peine à rivaliser avec les investissements massifs réalisés aux États-Unis et en Chine.
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Les entreprises européennes, bien qu’innovantes, restent freinées par un environnement réglementaire jugé contraignant. Ces défis s’ajoutent au déficit d’investissements, estimé à 270 milliards d’euros par rapport aux États-Unis, selon le rapport Draghi. Ce retard pourrait éroder les capacités de l’Europe à attirer les talents et à maintenir sa compétitivité.
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Malgré ces obstacles, l'Europe continue de tirer parti de sa position dans le développement des infrastructures technologiques. Des entreprises comme ASML, basée aux Pays-Bas, jouent un rôle central avec leurs machines de lithographie ultraviolette extrême (EUV), essentielles à la fabrication de puces IA haute performance. Par ailleurs, des efforts sont déployés pour réduire la consommation énergétique des centres de données et soutenir des avancées en matière d’IA durable.
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Pour ne pas être laissée derrière, l’Europe doit intensifier ses investissements dans la recherche et l’innovation, simplifier ses cadres réglementaires et promouvoir une collaboration accrue entre les acteurs publics et privés. L’adoption de l’IA sur le continent est essentielle pour exploiter pleinement les opportunités offertes par ce marché en pleine expansion et conserver un rôle clé sur la scène internationale.

Si l’IA offre des opportunités considérables, elle s’accompagne aussi de défis majeurs. Les algorithmes peuvent accentuer la volatilité des marchés, et des questions éthiques comme la confidentialité des données ou les biais algorithmiques doivent être traitées avec sérieux. En cybersécurité, l’IA peut être une arme à double tranchant, capable de protéger les systèmes tout en étant exploitée à des fins malveillantes.
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Une gouvernance rigoureuse, combinée à un contrôle humain renforcé, est essentielle pour tirer pleinement parti des bénéfices de l’IA tout en limitant ses dérives. Les régulateurs, comme l'ACPR en France, travaillent déjà à établir des cadres clairs pour éviter tout déséquilibre.

Les banques et institutions financières qui sauront intégrer l'IA dans leurs stratégies ne se contenteront pas de survivre dans un environnement complexe ; elles prospéreront. Qu'il s'agisse de renforcer la sécurité, de prédire les tendances, ou d'optimiser les processus, l'IA ouvre la voie à une finance plus agile et performante.
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Mais cette transformation exige plus qu'un simple investissement technologique. Elle requiert une vision claire, une adaptation organisationnelle et une gestion éthique des données. Les leaders du secteur devront faire preuve d'audace, mais aussi de responsabilité, pour construire un avenir où l'IA, loin de remplacer l'humain, enrichira son rôle dans un monde toujours plus connecté.

RSM. (2024). L’IA générative, un enjeu pour les fonctions finance ?
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Bréhier, Bertrand. (2019). Intelligence artificielle : quels impacts pour les marchés financiers ?. Revue Banque, section IA et finance.